« La symbolique du serpent est l’une des plus profondes et complexes. Il n’est guère de cultures et de mythologies qui n’aient leur Grand Serpent. Le récit de la chute d’Adam et d’Ève s’ouvre par une mention du serpent qui engage le dialogue. Sa question amène la femme à préciser l’interdiction divine dont le serpent conteste le bien-fondé. On retrouve ici le thème de la jalousie des dieux. Le serpent devient un symbole ambivalent. Il peut être un animal sauveur, mais aussi une bête maudite. Symbole de la ruse et de la guérison, il peut aussi se révéler comme adversaire de l’homme. Entre le serpent et la femme, les rapports sont ceux de l’hostilité depuis la chute. Cette inimitié, le Seigneur l’a récapitulée en lui-même en se faisant homme né de la femme et en foulant aux pieds la tête du serpent. L’auteur du livre de la Sagesse identifie le serpent avec le diable ; le livre de l’Apocalypse de Jean n’hésite pas à reprendre cette identification. Le serpent associé à la pomme ou à la femme représente le diable, Lucifer, Baphomet, Lilith … La tentation, la séduction du malin, le Satan qui s’oppose au Dieu biblique. »